Life of Pi: Un indien et un félin en 3D (FNC 2012)

Fox 2000 Pictures: Life of Pi d’Ang Lee

Des journalistes de CTV,  un auteur canadien du nom de Yann Martel et une foule impatiente en attente d’une projection 3D, voici la description de mon samedi après-midi. C’était effectivement la première canadienne du film Life of Pi d’Ang Lee (Taking Woodstock, Brokeback Mountain), d’après le livre de Martel. Dévoilé pour la première fois durant le NY Film Festival, Yann Martel nous révèle, dans sa présentation précédant le long métrage, que c’est à Montréal dans le cadre du Festival du nouveau cinéma que nous avons eu droit au produit final de l’œuvre tandis que les New-Yorkais ont vu une version complétée à 95 %, où quelques détails avaient été omis à la postproduction.

Le film raconte la vie de Pi Patel (Suraj Sharma), fils d’un propriétaire de zoo. Relaté par Pi, plusieurs années plus tard (Irrfan Khan interprète de Pi âgé), celui-ci narre son passé fantaisiste et troublant à un interlocuteur. Suite à la lecture d’une chronique sur un jeune indien ayant survécu 227 jours dans une barque en compagnie d’un tigre de Bengale, un écrivain (Rafe Spall) va vouloir en savoir davantage sur cette histoire. À des fins d’inspiration, il décide d’aller rencontrer Pi, le héros de cette fable impossible où un indien et un félin en prennent part.

Deux heures plus tard, applaudissements à l’appui, je venais d’assister à l’excellent conte visuel d’Ang Lee présenté en trois dimensions. Une 3D dépassant les bornes de nos attentes et repoussant le médium à de nouvelles capacités, Life of Pi est une révélation. Lee amène la 3D à un autre niveau comme l’avait fait James Cameron avec Avatar. Cynique envers cette technologie, je ne savais pas quoi attendre du dernier film d’Ang Lee. Exploitant cette innovation technique dans le but d’apporter une profondeur et une certaine perspective à l’image, le réalisateur taïwanais renforce l’imaginaire du récit de Pi. Contrairement à plusieurs autres cinéastes, sa conception de la 3D n’a pas seulement comme but d’accentuer les effets spéciaux, mais plutôt de fortifier le caractère visuel propre à la narration. Quoique le film ne se qualifie pas de chef-d’œuvre, il excelle d’un point de vue technologique. Du côté des interprètes, Suraj Sharma nous surprend par la maîtrise de son jeu pour un premier rôle. Toutefois, on regrette le retrait de Tobey Maguire au sein de la distribution, mais on peut se régaler du petit rôle de Gérard Depardieu. Enfin, il est important de porter mention à la trame sonore grandiose et épique accompagnant à merveille la richesse des images.

Faute de temps, je n’ai toutefois pas lu le livre de Yann Martel, mais selon plusieurs critiques, il s’agit d’une adaptation réussie au grand écran. Plusieurs prônaient l’impossibilité de transposer le roman au cinéma, mais Lee en prouve ici le contraire. Life of Pi achève un pas de plus pour la technologie de la 3D et le film impressionne par son imagerie à couper le souffle. Au final, Ang Lee pond un long métrage qui saura plaire à tous et on s’attend à ce qu’il produise un tabac au box-office lors de sa sortie officielle prévue dans un mois au Canada.

Laisser un commentaire