The Paperboy: Sexe, crime et naïveté

D Films: The Paperboy de Lee Daniels

En liste pour la Palme d’Or de 2012, The Paperboy de Lee Daniels (Precious) ainsi que cinq autres œuvres américaines (dont On the road de Walter Salles et Killing them softly d’Andrew Dominik) représentaient les États-Unis au dernier Festival de Cannes. Second long métrage du réalisateur afro-américain, basé sur le roman de l’auteur américain Peter Dexter, Daniels pond cette fois-ci un film noir mêlant amour, sexe et violence.

Fin des années 60, un petit village en Floride du Sud, un meurtre surgit. Un homme est accusé et risque la peine de mort. The Paperboy relate le récit de deux frères, Ward Jensen, journaliste (Matthew McConaughey) et son frère cadet, Jack Jensen (Zac Effron), camelot pour le journal local. Appuyé de son frère et de son collègue Yardley Acheman (David Oyelowo), Ward tentera de résoudre le crime non élucidé.

Amour impossible, dépravation sexuelle et violence omniprésente sont des thématiques propres au long métrage. Pellicule jaunie, scènes choquantes et superposition de gros plans du visage de Charlotte Bless, personnage dévergondé de Nicole Kidman, tout est ici mis en œuvre pour provoquer le spectateur vulnérable. La seconde œuvre de Daniels rappelle le cinéma américain d’avant-garde des années 70, communément appelé, le Nouvel Hollywood, qui s’avérait être une scissure du cinéma plus conventionnel, dit classique.

Le film de Lee Daniels est cru. Il ne cherche pas à plaire à tous publics. Dotée d’un certain humour noir et d’excellents extraits musicaux des années 60, l’œuvre se démarque au niveau du jeu de ses interprètes. Nicole Kidman livre une de ses meilleures performances depuis des lunes. Séductrice et débauchée, Kidman incarne ici la sexualité. Elle saura user de ses charmes pour influencer la gent masculine tout au long du récit. De son côté, Hilary Van Witter (John Cusack) personnifie la criminalité. On l’accuse du meurtre d’un shérif de comté. Acteur fétiche des adolescentes, il est important aussi de souligner la prestation surprenante de Zac Effron. Catégorisé comme acteur de comédie romantique, il se démarque ici par la justesse de son rôle, interprétant à merveille la naïveté de la jeunesse.

Enfin, The Paperboy de Lee Daniels affirme et confirme le talent du réalisateur. Sa seconde œuvre sait à la fois être originale et provocatrice. Dû à la solide mise en scène et distribution, le film se distingue du lot des productions américaines. Rafraîchissant, le long métrage évoque le cinéma contestataire des années 70, cinéma qui jadis marquait une jeunesse idéaliste.

Laisser un commentaire