
Suite à quelques ratés (A Christmas Carol, The Polar Express), le réalisateur Robert Zemeckis signe son retour. Douze ans plus tard, le cinéaste délaisse enfin les films d’images de synthèse. Il revient en force avec le cinéma en prise de vue réelle. Réalisateur de films cultes et populaires tels Forrest Gump et Cast Away, il concocte cette fois-ci la succulente œuvre intitulée Flight.
Fictive, la dernière œuvre du réalisateur américain s’avère être une étude de cas sur un personnage. Elle raconte le récit d’un pilote de ligne pris avec un lourd problème de toxicomanie. Alcoolique et cocaïnomane, un avion entre les mains, Whip Whitaker (Denzel Washington) n’en fera pas bon usage. Un matin, sous l’effet de psychotropes, il prendra les commandes d’un jet. Faute de circonstances, l’appareil connaîtra un bris de matériel. Pilote expérimenté, il réussira tout même à atterrir l’avion sans trop causer de dommage. Qui sera à blâmer dans toute cette histoire, la compagnie aérienne ou l’aviateur? L’histoire se concentrera sur les procédures judiciaires qui s’ensuivront.
À Hollywood, depuis la surexploitation de l’image composite au cinéma, une œuvre narrative comme Flight est plutôt rare. Mis à part la brillante reconstitution de l’accident du vol générée à l’aide de moyens informatiques et d’une caméra chambranlante, Zemeckis s’intéresse plutôt au personnage de Whitaker aux prises de démêlés avec la justice. Denzel Washington est en grande forme. Meilleure performance depuis American Gangster de Ridley Scott, il incarne avec splendeur le rôle d’un aviateur à problèmes, accro aux stupéfiants. On imagine qu’il saura obtenir une nomination à la 85e cérémonie des Oscars au mois de février. Délectables, il ne faut pas oublier les rôles de soutien de John Goodman dans la peau d’un revendeur de drogue, Kelly Relly interprétant une photographe héroïnomane ainsi que Don Cheadle en avocat.
Tout comme George Lucas et Steven Spielberg, Zemeckis est un réalisateur de «blockbusters» et de cinéma narratif marquant les années 80. Célèbre grâce à sa trilogie Back to the Future, Zemeckis est un vieux de la vieille. Il a une conception cinématographique propre aux réalisateurs de sa génération. Souhait d’un retour au cinéma américain populaire d’une époque révolue, on remercie aujourd’hui l’existence de cinéastes tels Christopher Nolan ou J.J. Abrams.
Flight de Robert Zemeckis ne réinvente pas la roue, mais le cinéaste américain sait comment raconter une histoire et captiver le spectateur. Main à la pâte, il a les ingrédients nécessaires pour réussir le tout. En espérant que Zemeckis ne s’attaque plus aux films d’animation dans le futur et qu’il revienne à sa spécialité, c’est-à-dire le «blockbuster» intelligent en prise de vue réelle. Aux risques et périls du spectateur de développer une dépendance.
