Side Effects: Le comprimé du désarroi

Entertainment One: Side Effects de Steven Soderbergh
Entertainment One: Side Effects de Steven Soderbergh

Au cours d’une récente entrevue accordée à Vulture, le cinéaste-auteur Steven Soderbergh quitterait le cinéma pour s’adonner à la peinture. Connu pour ses films indépendants (Sex, Lies & Videotapes, Che : Parts One & Two) ou plus populistes (Ocean’s Trilogy, Magic Mike), le réalisateur du film Side Effects pense à la retraite. Depuis les deux dernières années, il se dit saturé de créativité cinématographique. Celui-ci envisage une nouvelle voie afin de s’émanciper à nouveau en tant qu’artiste. En espérant que Soderbergh démantèle encore une fois ces dires, car ce dernier manquera forcément au cinéma américain moderne.

Side Effects, présumée avant-dernière œuvre du cinéaste américain, expose le récit d’un jeune couple a priori parfait. Emily (Rooney Mara) et Martin (Channing Tatum) vivent bien jusqu’au jour où l’héroïne se fait prescrire par le psychiatre Dr Jonathan Banks (Jude Law) un médicament aux effets secondaires puissants dans le but de traiter son problème d’anxiété.

Derrière ce résumé à la fois simple et vague du film de Soderbergh se camoufle un scénario fort complexe et non prévisible, digne du maître du suspense Alfred Hitchcock. Au cours du long métrage, le spectateur se verra avaler un comprimé du désarroi et lui aussi sera aux prises d’anxiété à vouloir déterminer l’intrigue. Sans rien vous divulguer, le dénouement en fera parler plus d’un.

Divertissante et élégante au niveau visuel, l’oeuvre Side Effects porte la signature de son maître Steven Soderbergh. Soigneusement cadrée, composée d’une trame sonore sombre et atmosphérique de Thomas Newman ainsi que truffée d’un filtre grisâtre à l’imagerie, le réalisateur conçoit une ambiance fort inquiétante. Soderbergh prend soin également de refléter la dimension politique du scénario de Scott Z. Burns où apparaît subtilement une critique du milieu pharmaceutique et psychiatrique. Enfin, les interprètes livrent de modestes performances et l’actrice Rooney Mara confirme encore une fois son brio d’actrice suite à sa remarquable interprétation de Lisbeth Salander dans The Girl with the Dragon Tatoo de David Fincher (adaptation cinématographique américaine du roman du même nom de l’auteur et journaliste suédois Stieg Larsson).

Au final, Side Effects de Steven Soderbergh ne se retrouvera pas au sein du palmarès des meilleurs films du réalisateur. Toutefois, l’œuvre divertit et saura garder le spectateur en suspens tout au long du récit.  Définitivement, le départ du cinéaste attristera les cinéphiles et cinéphages, en souhaitant que ce ne soit qu’une rumeur ou un canular de l’artiste…

Note: 3.5/5

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