10 – Joker de Todd Philipps – États-Unis

Sombre et subversive, l’œuvre de Todd Phillips bouleverse les assises du film de superhéros (si on peut la catégoriser ainsi) en cette fin de décennie. Comme l’avait fait son prédécesseur Christopher Nolan pour la trilogie The Dark Knight, le cinéaste américain repousse les limites et les codes du genre pour offrir, cette fois, un drame social sur la maladie mentale et les ratés du néolibéralisme. S’il fallait autrefois que le personnage emblématique du Joker chute béatement dans une cuve d’acide pour basculer du côté sombre de la force, aujourd’hui, c’est plutôt la société avec son manque de ressources pour les personnes vivant des difficultés qui crée la figure du monstre à visage humain. Ce loup solitaire, qui finira par passer à l’acte, est incarné par Joaquin Phoenix dans l’une de ses meilleures performances en carrière par son jeu à la fois attachant, inquiétant et effrayant. Évoquant l’esthétique et les thématiques du cinéma des années 1970 par son réalisme cru, dont notamment les longs métrages marquants Taxi Driver et The King of Comedy de Martin Scorsese, le film Joker nous rappelle que le cinéma populaire peut être autre chose que du simple divertissement. Nouvelle figure de la révolte, l’icône du clown maléfique s’est même retrouvée hors du grand écran et fut reprise à plusieurs occasions, cette année, dans divers mouvements de contestation à travers le monde (Hong Kong, Liban, Chili, etc.).
9 – The Irishman de Martin Scorsese – États-Unis

Énième film de gangsters tourné par Martin Scorsese, et non le moindre, le cinéaste italo-américain prend plaisir à réunir plusieurs figures de proue de son cinéma, Robert De Niro, Joe Pesci et Harvey Keitel ainsi qu’à donner pour la première fois la réplique à l’interprète Al Pacino. Cette épopée de plus de trois heures qui se déroule sur plusieurs décennies de l’histoire étasunienne et qui raconte le récit du mafioso Frank Sheeran (incarné par l’excellent Robert De Niro) s’intéresse au passage du temps, à la mort et au deuil. Le scénario de Steve Zaillian (Schindler’s List, Gangs of New York et Moneyball), adapté du livre I Heard You Paint Houses de Charles Brandt, captive du début à la fin par sa fascination de l’histoire et du passé trouble de celui qui deviendra l’homme de main du célèbre syndicaliste Jimmy Hoffa (joué par le remarquable Al Pacino). Que ce soit l’efficacité du montage de Thelma Shoonmaker auquel la durée du film ne se fait jamais ressentir, la technique employée pour rajeunir les acteurs généralement réussie et les dialogues fort prenants, tout est mis en place pour vivre un moment de pur cinéma.
8 – The Lighthouse de Robert Eggers – États-Unis et Canada

Tourné en noir et blanc dans un format d’image 4:3, The Lighthouse, véritable ovni cinématographique, semble tout droit sorti des années 1920-1930. Pour son second long métrage, le cinéaste américain Robert Eggers met en scène deux gardiens de phare, Ephraim Winslow et Thomas Wake (respectivement incarnés par Robert Pattison et Willem Dafoe au sommet de leur art) sur une île isolée de la Nouvelle-Angleterre à la fin du 19e siècle. Travaillant le jour, se soûlant le soir venu, ils tentent désespérément de conserver leur santé mentale. Une espèce de relation toxique se développe entre les deux hommes où la folie n’est jamais bien loin. Rappelant à certains égards le cinéma expressionniste allemand par son utilisation de l’éclairage et des clairs-obscurs, le film est conçu tel un cauchemar éveillé où s’entrecroisent surréalisme et horreur. Le spectateur ne verra plus jamais la mer et les oiseaux marins du même œil.
7– Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino – États-Unis et Royaume-Uni

L’année 2019 fut également marquée par le retour de Quentin Tarantino au grand écran avec une œuvre qui est probablement sa plus personnelle en carrière. Truffé de multiples références à l’âge d’or hollywoodien, Once Upon a Time in Hollywood porte un regard lucide sur l’amitié et la résilience. Le film dresse le portrait d’un acteur déchu de téléséries, Rick Dalton (le toujours excellent Leonardo DiCaprio), en compagnie de son double cascadeur, Cliff Booth (interprété avec brio et humour par Brad Pitt), qui doit se réinventer afin de survivre à Hollywood. Accompagné d’une superbe trame sonore et d’une reconstitution d’époque fort soignée, le long métrage de Tarantino, qui suinte la passion, rend hommage au cinéma américain du Nouvel Hollywood des 1960-1970, courant cinématographique qui a tant bercé et marqué la filmographie de ce metteur en scène étasunien.
6 – Ad Astra de James Gray – États-Unis

Ponctué de la sublime musique des compositeurs Max Richter, Lorne Balfe et Nils Frahm, Ad Astra, touchant long métrage se déroulant dans l’espace, sur les relations père-fils, se veut à la fois intimiste et visuellement grandiose. James Gray, le cinéaste derrière le somptueux et contemplatif The Lost City of Z, signe ici son œuvre la plus ambitieuse jusqu’à ce jour. Au cœur du film se situe le récit d’un homme désillusionné et rongé par la solitude (interprété par Brad Pitt, dans l’une de ses plus grandes prestations à l’écran, auquel il y tient un rôle intériorisé) qui part à la recherche de son père (incarné par Tommy Lee Jones) disparu depuis plus d’une quinzaine d’années dans les confins de l’espace. Bien exploitées par Gray, l’utilisation de la voix hors champ, s’apparentant à celles des longs métrages de Terrence Malick, ainsi que l’insertion de nombreux plans cadrés serrés, accentuent le sentiment d’isolement et d’abandon vécu par le protagoniste tout au long du film. Une œuvre nous rappelant tout simplement que les plus belles choses sont souvent à proximité, nul besoin de se diriger vers les étoiles.
5 – Uncut Gems des frères Safdie – États-Unis

Produit par Netflix, Uncut Gems des frères Safdie est le film le plus accessible et maîtrisé de leur filmographie. Après l’excellent Good Times, les cinéastes new-yorkais réussissent à tourner ce projet passionnel qui aura pris une dizaine d’années à aboutir, faute de financement. Reconnus pour mettre en scène des drogués, des truands ou des laissés-pour-compte du rêve américain, Josh et Ben Safdie délaissent la rue pour s’intéresser au monde des bijouteries. Tourné dans le quartier des diamants de New York, le film met en scène un bijoutier juif excentrique, aux prises avec de graves problèmes de jeu, qui doit se livrer à une course contre la montre afin de rembourser ses nombreux créanciers. Escroc charismatique, Adam Sandler campe le personnage principal à merveille et crève l’écran dans sa meilleure performance en carrière, suivi de près par celle dans Punch Drunk Love de Paul Thomas Anderson. Un film qui tient en haleine le spectateur de la première à la dernière minute et qui l’angoisse de plus en plus au fur et à mesure que le protagoniste s’enfonce dans cette descente aux enfers.
4 – Never Look Away de Florian Henckel von Donnersmarck – Allemagne

Librement inspiré de la vie de l’artiste visuel Gerhard Richter, Never Look Away est le troisième long métrage du cinéaste allemand Florian Henckel von Donnersmarck, après le remarquable The Lives of Others et le quelconque The Tourist. Le film se déroule sur plusieurs décennies de l’histoire allemande (montée du nazisme, Seconde Guerre mondiale, division de l’Allemagne et occupation soviétique) et dévoile le récit de Kurt Barnert (le très bon Tom Schilling), artiste qui tentera de trouver sa voie à travers les dédales idéologiques et artistiques rencontrés sur son chemin. Nazis, Soviétiques ou artistes d’académies d’arts, tous ont une conception bien limitée de l’art et tenteront de lui imposer. Visuellement léchée, l’œuvre de plus de trois heures se démarque par son propos sur le travail de l’artiste et par cette façon de démontrer le pouvoir guérisseur de l’art. Soulignons aussi le jeu impeccable des acteurs de soutien (Sebastian Koch dans le rôle du beau-père nazi et de Paula Beer dans celui de la copine) et la mise en scène soignée qui distinguent ce film allemand.
3 – Capernaum de Nadine Labaki – Liban

Gagnant du prix du jury et sélectionné pour la Palme d’or au Festival de Cannes de 2018, Capernaum, de Nadine Labaki, est arrivé sur les écrans québécois au début de l’année suivante. Le récit relate l’histoire de Zain (interprété par le réfugié syrien et acteur non professionnel Zain Al Rafeea dans un rôle révélateur) qui décidera de poursuivre ses géniteurs pour négligence parentale. Sous forme d’un long flashback, le spectateur pourra se mettre dans la peau d’un jeune garçon de 12 ans qui tente tant bien que mal de survivre dans un quartier pauvre et délabré de Beyrouth. Sans verser dans le misérabilisme, Labaki livre un très beau film sur la résilience et le désir d’améliorer sa condition coûte que coûte. Que ce soit la performance de l’acteur principal qui porte le film sur ses épaules, la superbe photographie de Christopher Aoun, loin de l’imagerie
« carte postale » ou bien le second acte bouleversant où le jeune Zain doit apprendre à s’occuper d’un jeune bambin involontairement abandonné, Capernaum fait partie de ces œuvres mémorables dont il est impossible d’en sortir complètement indemne.
2 – Parasite de Bong Joon-ho – Corée du Sud

Grand metteur en scène sud-coréen reconnu pour son cinéma de genre socialement engagé, le cinéaste derrière les excellents The Host, Mother et Snowpiercer réalise définitivement son plus grand film en carrière. Lauréat de la dernière Palme d’or, Parasite est difficile à catégoriser tellement il amalgame à merveille différents genres cinématographiques (comédie noire, thriller, film d’horreur, drame social, etc.) en passant de l’un à l’autre sans que l’on n’y sente les transitions ou les ruptures de ton. À la fois drôle, imprévisible et intelligent, le scénario de Bong Joon-ho et d’Han Ji-won, dévoilant le destin de deux familles à statut socioéconomique différent, comporte de nombreuses thématiques à caractère social et se veut une œuvre phare sur la lutte des classes. La mise en scène inventive et ingénieuse (le montage, les mouvements de caméra, l’éclairage et la composition de l’image) vient renforcer et illustrer splendidement à l’écran la division de classe entre riches et pauvres. Un long métrage inclassable et inoubliable auquel tout cinéphile se doit d’embarquer sans conteste dans l’aventure.
1 – A Hidden Life de Terrence Malick – États-Unis et Allemagne

L’année a été marquée également par le retour, tant attendu des cinéphiles, de Terrence Malick au grand écran avec son œuvre la plus accomplie depuis Tree of Life. Après avoir tenté de repousser les limites de la narration avec des films de plus en plus fragmentés et non linéaires (To the Wonder, Knight of Cups et Song to Song), le réalisateur étasunien revient aux sources avec une narrativité plus classique. Le dernier long métrage de Malick, décrit l’histoire vraie de Franz Jägerstätter (le remarquable August Diehl), un fermier autrichien, qui fera acte de désobéissance civile en refusant de se battre pour les nazis durant la Deuxième Guerre mondiale. Lyrique, contemplatif et philosophique, le film d’une durée de près de trois heures tend à démontrer jusqu’où un homme est prêt à se battre pour ses convictions et ses valeurs. D’une troublante actualité, le propos antibelliqueux et antifasciste du film frappe fort et trouve encore écho aujourd’hui. D’un point de vue esthétique, la musique de James Newton Howard s’avère magnifique et les images du film, signées par le directeur photo Jörg Widmer (l’opérateur steadicam sur plusieurs films de Malick qui remplace Emmanuel Lubezki), sont à couper le souffle. Gagnant du prix du jury œcuménique et sélectionné pour la Palme d’or au dernier Festival de Cannes, A Hidden Life est un film d’exception et d’une rare beauté, possiblement le nouveau chef-d’œuvre de Terrence Malick. Seul le temps nous le dira.
Mentions honorables : plus de 40 autres films de 2019 à découvrir

- Marriage Story de Noah Baumbach – États-Unis
- Midsommar d’Ari Aster – États-Unis, Suède et Hongrie
- Genèse de Philippe Lesage – Canada (Québec)
- The Two Popes de Fernando Meirelles – Royaume-Uni, États-Unis, Italie et Argentine
- The Farewell de Lulu Wang – États-Unis
- Grâce à Dieu de François Ozon – France et Belgique
- Knives Out de Rian Johnson – États-Unis
- A Beautiful Day in the Neighborhood de Marielle Heller – États-Unis
- Atlantique de Mati Diop – Sénégal, France et Belgique
- The Guiltyde Gustav Möller – Danemark
- Matthias & Maxime de Xavier Dolan – Canada (Québec)
- Arctic de Joe Penna – Islande et États-Unis
- Dark Water de Todd Haynes – États-Unis
- Le daim de Quentin Dupieux – France
- High Life de Claire Denis – France, Allemagne, Royaume-Uni, Pologne et États-Unis
- Jojo Rabbit de Taika Waititi – États-Unis
- Ceux qui travaillent d’Antoine Russbach – Belgique, France et Suisse
- Us de Jordan Peele – États-Unis
- Richard Jewell de Clint Eastwood – États-Unis
- Dogman de Matteo Garrone – Italie
- La femme de mon frère de Monia Chokri – Canada (Québec)
- The Public d’Emilio Estevez – États-Unis
- Ford v Ferrari de James Mangold – États-Unis
- Shadow de Zhang Yimou – Chine
- Waves de Trey Edward Shults – États-Unis
- Hustlers de Lorene Scafaria – États-Unis
- Antigone de Sophie Desrape – Canada (Québec)
- Gloria Bell de Sebastián Lelio – États-Unis et Chili
- Queen & Slim de Melina Matsoukas – États-Unis
- In Fabric de Peter Strickland – Royaume-Uni
- Jeune Juliette d’Anne Émond – Canada (Québec)
- Triple Frontier de J.C. Chandor – États-Unis
- The Beach Bum d’Harmony Korine – États-Unis
- Répertoire des villes disparues de Denis Côté – Canada (Québec)
- The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch – États-Unis
- The King de David Michôd – Australie et États-Unis
- Doubles vies d’Olivier Assayas – France
- John Wick : Chapter 3 – Parabellum de Chad Stahelski – États-Unis
- The Gangster, The Cop and The Devil de Lee Won-tae – Corée du Sud
- Bombshell de Jay Roach – États-Unis
- Chernobyl (minisérie) de Craig Mazin (créateur et scénariste) et Johan Renck (réalisateur) – États-Unis et Royaume-Uni
Longs métrages que je n’ai pas eu le temps de visionner et/ou ceux qui prendront l’affiche au Québec en 2020

- Les misérables de Ladj Ly – France
- 1917 de Sam Mendes – États-Unis et Royaume-Uni
- Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma – France
- Synonyms de Nadav Lapid – France et Israël
- The Souvenir de Joanna Hogg – États-Unis et Royaume-Uni
- Too Old to Die Young de Nicolas Winding Refn (minisérie) – États-Unis
- The Twentieth Century de Mathew Rankin – Canada
- J’accuse de Roman Polanski – France et Italie
- Bacurau de Kleber Mendonça Filho et de Juliano Dornelles – Brésil et France
- The Wild Goose Lake de Yi’nan Diao – Chine et France
- Luz de Tilman Singer – Allemagne
- The Report de Scott Z. Burns – États-Unis
- Zombi Child de Bertrand Bonello – France
- Nina Wu de Midi Z – Taïwan
- A Rainy Day in New York de Woody Allen – États-Unis
- It Must Be Heaven d’Elia Suleiman – France, Canada et Palestine
- Le jeune Ahmed des frères Dardenne – Belgique et France
- Sorry We Missed You de Ken Loach – Royaume-Uni, France et Belgique
- The Whistlers de Corneliu Porumboiu – Roumanie, France et Allemagne
- Color out of Space de Richard Stanley – États-Unis
- Peterloo de Mike Leigh – Royaume-Uni
- Little Joe de Jessica Hausner – Autriche, Allemagne et Royaume-Uni
- The Last Blackman in San Francisco de Joe Talbot – États-Unis
- The Truth d’Hirokazu Kore-eda – Japon et France
- Greed de Michael Winterbottom – Royaume-Uni
- Mektoub, My Love: Intermezzo d’Abdellatif Kechiche – France
- Lux Æterna de Gaspar Noé – France
Plusieurs autres films à surveiller en 2020

- Tenet de Christopher Nolan – États-Unis et Royaume-Uni
- Dune de Denis Villeneuve – États-Unis, Hongrie et Canada (Québec)
- Last Night in Soho d’Edgar Wright – Royaume-Uni et États-Unis
- The Woman in the Window de Joe Wright – États-Unis
- Beanpole de Kantemir Balagov – Russie
- Wendy de Benh Zeitlin – États-Unis
- Come to Daddy d’Ant Timpson – Nouvelle-Zélande, Canada, Irlande et États-Unis
- No Time to Die de Cary Joji Fukunaga – États-Unis et Royaume-Uni
- Mafia Inc. de Podz – Canada (Québec)
- The Witches de Robert Zemeckis – États-Unis
- Antlers de Scott Cooper – États-Unis
- The Trial of the Chicago 7 d’Aaron Sorkin – États-Unis
- The Gentlemen de Guy Ritchie – Royaume-Uni et États-Unis
- The Way Back de Gavin O’Connor – États-Unis
- Barbie de Greta Gerwig – États-Unis
- A Quiet Place : Part 2 de John Krasinski – États-Unis
- Eternals de Chloé Zhao – États-Unis
- Those Who Wish Me Dead de Taylor Sheridan – États-Unis
- Stillwater de Tom McCarthy – États-Unis
- West Side Story de Steven Spielberg – États-Unis
- News of the World de Paul Greengrass – États-Unis
Palmarès de la décennie – 50 œuvres incontournables

- The Social Network (2010) de David Fincher
- Inception (2010) de Christopher Nolan
- Black Swan (2010) de Darren Aronofsky
- Shutter Island (2010) de Martin Scorsese
- Incendies (2010) de Denis Villeneuve
- Tree of Life (2011) de Terrence Malick
- Drive (2011) de Nicolas Winding Refn
- Shame (2011) de Steve McQueen
- Melancholia (2011) de Lars Von Trier
- Midnight in Paris (2011) de Woody Allen
- The Master (2012) de Paul Thomas Anderson
- Holy Motors (2012) de Leos Carax
- Beasts of the Southern Wild (2012) de Benh Zeitlin
- Mud (2012) de Jeff Nichols
- La chasse (2012) de Thomas Vinterberg
- La vie d’Adèle (2013) d’Abdellatif Kechiche
- The Great Beauty (2013) de Paolo Sorrentino
- Under the Skin (2013) de Jonathan Glazer
- 12 Years a Slave (2013) de Steve McQueen
- Her (2013) de Spike Jonze
- Boyhood (2014) de Richard Linklater
- Birdman (or The Unexpected Virtue of Ignorance) (2014) d’Alejandro G. Iñárritu
- Force majeure (2014) de Ruben Östlund
- Winter Sleep (2014) de Nuri Bilge Ceylan
- Mommy (2014) de Xavier Dolan
- Le fils de Saul (2015) de László Nemes
- Mad Max: Fury Road (2015) de George Miller
- The Lobster (2015) de Yorgos Lanthimos
- The Big Short (2015) d’Adam McKay
- La loi du marché (2015) de Stéphane Brisé
- American Honey (2016) d’Andrea Arnold
- Moonlight (2016) de Barry Jenkins
- Toni Erdmann (2016) de Maren Ade
- The Lost City of Z (2016) de James Gray
- La La Land (2016) de Damien Chazelle
- The Florida Project (2017) de Sean Baker
- First Reformed (2017) de Paul Schrader
- Phantom Thread (2017) de Paul Thomas Anderson
- You Were Never Really Here (2017) de Lynne Ramsay
- A Ghost Story (2017) de David Lowery
- Burning (2018) de Lee Chang-dong
- Capernaum (2018) de Nadine Labaki
- Leave No Trace (2018) de Debra Granik
- Roma (2018) d’Alfonso Cuarón
- En guerre (2018) de Stéphane Brisé
- Parasite (2019) de Bong Joon-ho
- A Hidden Life (2019) de Terrence Malick
- Once Upon a Time in Hollywood (2019) de Quentin Tarantino
- Ad Astra (2019) de James Gray
- Uncut Gems (2019) des frères Safdie
